[Portrait de l'humaniste Albrecht Von Eyb]. 1517.

SCHÄUFELEIN Hans Leonhard (d'après)

[Portrait de l'humaniste Albrecht Von Eyb]. 1517.

Description de l'oeuvre

SCHÄUFELEIN Hans Leonhard (d'après)
Nuremberg vers 1480 † vers 1540 Nördlingen
Bois gravé.
143 x 115 mm.
Filet de marges (feuille coupée environ 2 mm après le trait carré).

Illustration pour le frontispice du traité d’Albrecht von Eyb (1420 † 1475) consacré au mariage, Das Ehebüchlein, publié une première fois en 1473.

Belle épreuve sur vergé en coloris anciens, issue de l'édition de 1517 par Silvan Otmar, à Augsbourg.

Feuille revêtue, au dos, des marques de collection de Firmin-Didot (1790-1876) (Lugt n°119), et de Theodor Falkeisen (1768-1814) et Johann Friedrich Huber (1766-1832), marchands d’estampes à Bâle (Lugt n°1008). Firmin-Didot avait réuni plusieurs incunables et bois gravés anciens dans sa collection, dans l'intention d'écrire une histoire de l'imprimerie.

La Bibliothèque d’État de Bamberg conserve un exemplaire du livre d’Albrecht von Eyb dans son édition de 1517 (inv. SBB RB.Inc.typ.N.1). La gravure de son frontispice présente les mêmes coloris que notre épreuve, usés cependant par de multiples épidermures.

En Allemagne, les premiers foyers humanistes se sont formés dès le milieu du XVe siècle, notamment à Heidelberg, Augsbourg et Eichstätt, en Bavière. Le chanoine et juriste franconien Albrecht von Eyb en est l’une des figures principales. De retour dans son pays natal après de longues études de droit en Italie (1444-1459), il tente d’y acclimater les principes de la pensée humaniste. Outre ses fonctions ecclésiastiques, von Eyb exerce en tant qu'expert juridique pour les tribunaux et les villes de Franconie. L'un des points forts de son activité concerne notamment les questions matrimoniales. Sans doute lui inspirent-elles son célèbre traité, Das Ehebüchlein (1473), où il s’interroge sur le bien-fondé du mariage. Rédigé en haut-allemand, et comprenant de nombreux passages traduits de textes antiques, ce livre, porté par l’essor de l'imprimerie, connaît plusieurs rééditions jusque dans la première moitié du XVIe siècle.

L’une d’elles est due à Silvan Otmar (vers 1481 † 1539), un des plus prolifique imprimeur et éditeur de la Réforme. Ses presses, installées à Augsbourg et héritées de son père, produisent essentiellement une littérature religieuse et populaire, ainsi que des livres et pamphlets politiques imprimés pour d’autres éditeurs, comme Johann Rynmann.

Fervent partisan de la nouvelle foi protestante, Silvan Otmar publie de nombreux écrits de Luther, notamment ses Dix Commandements et sa traduction allemande du Nouveau Testament. Ces publications hétérodoxes rencontrent un grand succès commercial, qui s’explique également par le recours à des illustrateurs de talents. Silvan Otmar fait régulièrement appel à Hans Leonhard Schäufelein, à Daniel Hopfer et surtout à Hans Burgkmair, auteur des bois gravés de L’Apocalypse, éditée par Otmar entre 1523 et 1524.

Notre gravure, parfois attribuée de manière abusive à Hans Weiditz , représente Albrecht von Eyb dans un austère cabinet, écrivant à un pupitre frappé aux armoiries de sa famille. La composition s’inspire d'un frontispice gravé en 1511 par Hans Leonhard Schäufelein, pour l’édition posthume d'un autre essai de von Eyb, Spiegel der Sitten (« Le Miroir des Mœurs »), publié par le père de Silvan Otmar (Augsbourg, Johann Rynmann et Johann Otmar, 1511). Ce portrait du chanoine allemand renvoie à l'image-type de l'humaniste à son travail, popularisée depuis le XVe siècle par l’iconographie de Saint Jérôme - on pense notamment aux portraits d'Erasme de Rotterdam, gravés à la même époque par Dürer et Holbein.

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CAT 36 n°3