Belle épreuve rehaussée à l’aquarelle, sur papier vergé filigrané (J. Kool & Lion).

Toutes marges. Bel état de conservation et coloris d’une grande fraîcheur.

La BNF conserve une épreuve également aquarellée (inv. n° ARS EST-1460 (PL 31)).

Louis-François Cassas est initié très jeune au dessin d’architecture et de paysage. Il reçoit un enseignement des plus grands maîtres et amateurs du 18ème siècle tels Hubert Robert, Vien, Le Prince... Il a par la suite la chance d’être le protégé de mécènes comme Aignan-Thomas Desfriches, dessinateur et collectionneur reconnu, puis Louis-Auguste de Rohan devenu ensuite duc de Rohan-Chabot, figure importante de la vie politique française, et enfin le comte de Choiseul-Gouffier, ambassadeur français à Constantinople. Il va pouvoir effectuer plusieurs voyages grâce à eux qui vont constituer une source d’inspiration très importante.
C’est seulement vers 1802 que Cassas commence sa collaboration avec les frères Piranesi, Francesco et Pietro. Quelques années plus tôt, les deux frères quittent Rome pour s’installer à Paris et ouvrent la « Chalcographie Piranesi », sous la protection de Lucien et Joseph Bonaparte, au 296 rue de l’Université. Ils publient alors les œuvres de leur père Giovanni Battista, mais aussi d’autres estampes de grand format d’après Desprez, Fidanza… et Cassas.
« Une cinquantaine de ses dessins furent gravés et peints dans l’atelier de chalcographie des frères Piranèse pour constituer un ensemble de vues, dont la bibliothèque de l’Arsenal possède l’une des rares collections presque complètes. Ces estampes aux couleurs chatoyantes, parfois montées sur châssis, offrent au regard de somptueux panoramas des sept collines de Rome, des ruines antiques de Sicile et de Grèce, des monuments d’Égypte et d’Asie Mineure, mêlant avec précision et délicatesse architecture et scènes animées aux paysages méditerranéens » (Annie Gilet, conservatrice en chef honoraire, Musée des Beaux-Arts de Tours, et Sophie Guérinot, conservatrice en chef, Bibliothèque de l’Arsenal, BnF).
A la fermeture de la Chalcographie Piranesi, François-Louis Cassas aurait probablement récupérer les plaques d’après ses dessins qui furent ensuite rééditées en album par Crapelet sous le titre « Grandes vues pittoresques des principaux sites et monuments de la Grèce et de la Sicile et des sept collines de Rome » en 1813.