Rare épreuve sur japon mince du seul état connu, signée et datée dans le sujet, en bas à gauche.

Feuille revêtue, dans l’angle inférieur droit, d’une marque de collection rouge (petit cachet circulaire, non identifié).

De toute rareté.

Van Gelder et Préaud ne signalent que 2 autres épreuves connues : une épreuve sur chine montée sur chine, coupée sur le trait carré et frappée du timbre sec de Rodolphine Bresdin (Lugt n°2194) (New York, Metropolitan Museum of Art, inv. 50.575.57) ; une épreuve sur vélin mince, tirée en bleu indigo, rognée au sujet et revêtue du même cachet (Paris, Bibliothèque nationale de France, inv. Est. Ef 362, Rés.). Notre impression est plus complète car coupée 6 mm au-delà du trait carré, sur la marque du cuivre.

Les paysages lacustres sont nombreux dans l'œuvre de Bresdin, qui aime à décrire la surface réfléchissante des eaux dormantes. Étangs, lacs et ruisselets, encaissés dans de sombres et luxuriants vallons, façonnent l'Arcadie imaginaire du graveur qui, toute sa vie durant, rêva de l'Amérique, de « sa nature vierge » demeurée dans une « sauvage splendeur ». La présence de baigneurs, au premier plan de notre gravure, et de petits voiliers - un motif que l'on retrouve dans d'autres estampes de Bresdin (Le Lac au milieu de la forêt, La Fuite en Égypte, Le Lac dans les montagnes) - animent le paysage en y apportant une touche pastorale et bucolique.